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Bas et manchons de compression, matières à discussion...

dominiqueherzet Par Le 23/04/2016 0

Dans Expériences

« Je viens de lire un article scientifique dans lequel on démontrait que les bas de compression ne permettaient pas de courir plus vite… il s’agirait simplement d’un effet de mode ! ». C’est en substance ce que m’avait annoncé solennellement un conseiller technique de La ligue Française de Triathlon lors d’une journée de Formation.

Et vous savez quoi ? Jamais avant cette remarque il m’était venu à l’idée que certains enfilaient des bas ou des manchons de compression en pensant que cela leur permettrait de gagner en vitesse. Cependant, à mon avis, ils possèdent d’autres vertus intéressantes.

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Des tests sur 10 ans et plus de 40.000 km de course à pied

Je suis « sujet à varices » au niveau des mollets, c’est-à-dire que mes veines superficielles  - les vaisseaux qui assurent le retour du sang « vicié » vers le cœur - sont de nature fragiles et ont tendance à se déformer, n’assurant plus un bonne circulation. Je faisais déjà un peu de course à pied quand j'avais 15 ans (l’internet n’existait pas, on avait donc rien d’autre à faire…) quand j’ai été opéré pour la première fois. Suite à cette intervention chirurgicale, où l’on retire les veines « malades et difformes », on m’a prescrit des bas de contention. De couleur chair très, très moches et pas du tout confortables. Cependant, je pouvais très nettement remarquer le bénéfice de ceux-ci sur la douleur et la sensation de jambes lourdes. Les heures où je ne les portais pas, mon mollet gauche avait tendance à se contracter de plus m’obligeant à m’asseoir et à surélever la jambe.

Lorsque j’ai repris doucement la course à pied, j’ai continué pendant plusieurs mois à porter ces bas de contention mais sous mon collant d’hiver parce qu’à l’époque, être vu avec ceux-ci, c’était vraiment la honte ! Après plusieurs semaines, la course ne posait plus de problèmes mais il était recommandé de les porter le plus longtemps possible. J’ai eu l’idée de découper mes grandes chaussettes médicales et d’enlever la partie du pied. Cela faisait des manchons qui me permettaient de mettre de bonnes chaussettes de course et, rendait le tout plus confortable et plus facile à enfiler. Cela n’a duré que 6 mois, l’été revenu les bas ont disparu…

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20 ans plus tard, les varices ont réapparus probablement accentuées par les chaleurs du climat corse. La déformation des veines étaient devenues telles qu’une simple chute en vélo ou en "trail" aurait pu devenir dramatique, en cas de coupure. Pour me protéger, pour masquer ces vilaines boursouflures et pour soulager un mollet gauche qui était souvent dur et sensible, j’ai repensé aux bas de contention. En surfant sur le net, j’ai découvert un site où la star du football Zinédine Zidane faisait la promo de  bas de compression appelés « Booster». Génial, le ridicule ne tuait plus… en tous cas dans ce domaine !

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J’ai immédiatement commandé et porté ceux-ci toute la saison 2007 jusqu’à l’inévitable seconde opération en fin d’année. Celle-ci était nécessaire plus pour un souci de sécurité (risque de coupure, déchirure d’une veine) que de confort, car depuis que je portais les manchons de compression à l’entrainement et en dehors, je ne connaissais plus de désagréments. L’opération à la clinique du Golfe d’Ajaccio s’est bien passée. Une semaine après, je courrais déjà, en appliquant le même protocole que précédemment. Début janvier, je me suis mis en tête de préparer le marathon d’Ajaccio (fin mars) pour fêter mes tous nouveaux mollets. Je me suis alors intéressé de plus en plus à ce type de compression et j’ai testé de nouvelles marques : Cep, Sigvaris, skins, 2XU, et Compressport. Avec ces derniers, j’ai couru et remporté (faute de concurrence !) l’édition 2008 du marathon d’Ajaccio. A la remise des prix, j’ai eu droit de la part de l'organisateur à une très bonne Félix-citation : « Dominique, tu as de beaux bas blancs, est-ce qu’ils font les mêmes pour les hommes ? ». Quittons la préhistoire… depuis, et surtout grâce au triathlon, il n’y a plus une course où l’on ne les voit, avant, pendant, ou après.

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Vous l’aurez compris, à l’origine de la mode des bas de compression, il y a une théorie et surtout une pratique médicale : La contention. Pour faire simple : en enfilant des bas horribles, hyper serrants et inconfortables, on réalise une compression sur les veines peu profondes, coincées entre les muscles et la peau. La pression sanguine dans celles-ci augmente et cela facilite le retour du sang vers le coeur tout en empêchant leur dilatation excessive synonyme de déformation (varices). Dans le milieu sportif, on s’est demandé si en adaptant ce principe, on ne pourrait pas améliorer le confort des athlètes qui souffrent de crampes ou de contractures aux mollets. En effet, ces manifestations musculaires peuvent avoir pour origine un problème de vascularisation : le sang vicié (appauvri en oxygène, en nutriments et en sels minéraux), en ne s’évacuant pas assez vite des tissus musculaires, ne permet pas au sang frais et riche d’alimenter nos fibres musculaires, ce qui finit, par nuire à leur bon fonctionnement (contraction-extension). Bref, les veines n’assurent pas ! Alors, on va « booster » la vascularisation un peu comme on le fait avec un « tuyau d’arrosage » lorsque l’on veut que le jet aille plus loin… on le pince, on le compresse !

Mais attention, si on compressait trop, on pourrait (théoriquement) nuire à la circulation, ce qui vous l’imaginez bien ne serait pas bon du tout. Pas de panique, cela ne risque pas d’arriver dans nos mollets car notre réseau veineux est composé d’un grand nombre de tuyaux d’arrosage et seuls ceux en surface (les visibles) pourraient être « bouchés ». Compresser ce n'est pas garrotter.

Les différents fabricants, se sont décarcassés pour nous offrir des bas qui  compressent "idéalement", "intelligemment", "parfaitement", "adaptative-ment"… et je passe tous les mots qui se termine souvent par "Ment". Tout cela pour dire que vous ne risquez rien à les porter.
 
Alors, est-ce que c’est vraiment utile ? Ma réponse est… ça dépend pour qui et pour quoi ? Si vous avez quelques soucis, notamment si vous avez souvent des crampes ou êtes sujets aux varices, je vous suggère vivement d’essayer de les porter, sinon pendant l’effort, les 2 heures qui suivent (caché sous le pantalon si vous avez encore honte !). Ainsi vous pourrez vous faire votre propre opinion.

Depuis plus de 10 ans de pratique de la compression, j’ai également constaté quelques "effets secondaires" procurés par certains bas de compression. Je parlerai de ceux que j’ai adopté depuis le début et donc que je connais le mieux : les Compressport. Ces remarques n’engagent que moi, et j’insiste sur le fait qu’elles découlent essentiellement d’un entrainement orienté « longue distance ».

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100 KM de MILLAU

 

  • Une compression assez forte mais pas gênante, psychologiquement rassurante.
  • La bande large de maintien en haut, sous le genou. C’est un large élastique qui serre le tendon rotulien et minimise les vibrations du aux impacts en course à pied. Il limite donc l’inflammation et les tendinites à ce niveau.
  • La bande large de maintien basse, au niveau de la cheville. Elle est du même type que celle du genou. Appliquée sur le tendon d’Achille, elle soulage celui-ci en limitant les vibrations dus aux impacts inhérents à la course à pied.
  • Le tissu est assez respirant et permet de transpirer sans qu’il ne soit mouillé. Il ne retient pas l’eau et donc il n’y a pas de supplément de poids.
  • Par temps chaud, les mollets restent au frais et par temps froid, ils sont maintenus plus au chaud.  Pour les « trails » et les sorties VTT, comme des guêtres, ils protègent la peau des grattes et écorchures dues à la végétation hostile. C’est aussi une petite protection supplémentaire en cas de chute.
  • L’été, ils permettent de ne pas devoir mettre de la crème solaire sur les mollets. Le tissu serré ne laisse pas passer les UV.
  • La sensation de pieds qui brulent lors des sorties longues est diminuée. J’ai récemment découvert qu’ils permettaient d’éviter les crampes aux nageurs qui, comme moi, battent peu des jambes. J’avais toujours mis ces crampes occasionnelles sur le compte de la déshydratation.
  • Ils existent dans toutes les couleurs et avec tous les motifs, on peut donc maintenant les assortir à toutes les tenues… un peu de fun, ça fait aussi du bien !
  • Porter des couleurs vives et fluo sur les parties les plus mobiles (en mouvement) du corps rendent le coureur sur route beaucoup plus visible pour les automobilistes.

 
Malheureusement, je n’ai jamais remarqué dans mes entrainements chronométrés - de type fractionnés - que le port ou non de bas de compression me permettait d’aller plus vite.
Cher conseiller technique, ton affirmation est donc manifestement vraie. Cependant, ils me permettent d’éviter douleurs et petites blessures au quotidien, je peux donc repartir sur de bonnes jambes à chaque entrainement, et ceci est une des clefs pour la progression et… le plaisir !
 

Bon Amusement et prudence !

Compressport newsletter oct 2014

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